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22 Janvier 2018
Tunis, Tunisie, 22 janvier (Infosplusgabon) - Les manifestations et protestations ont repris dans la nuit de dimanche à lundi dans la ville de Madhila, au sud-ouest de la Tunisie, provoquant des affrontements entre forces de l'ordre et plusieurs manifestants qui ont fermé des routes, brûlé des pneus et pris d'assaut le siège de la société des phosphates de Gafsa, avant de détruire des documents administratifs, ce qui a amené la police à utiliser les gaz lacrymogènes pour les disperser.
La ville de Metlaoui a aussi enregistré, dans la même nuit, des manifestations marquées par la fermeture des routes régionales qui lient cette cité à d'autres villes.
Des vagues de protestations ont sévi depuis le début de janvier dans la majorité des villes du pays et la tension reste perceptible à cause de la crise économique et de la cherté des prix, ainsi que du taux élevé de chômeurs dans les milieux des jeunes, notamment, soulignent les observateurs, qui s'interrogent sur l'origine de ces protestations qui continuent depuis les événements de 2011 et qui souvent marquées par des actes de violence entre manifestants et forces de l'ordre.
La réponse viendrait peut-être de la réalité du pays marquée par ''la pauvreté et la marginalisation'' dont souffrent de larges catégories de la société et de nombreuses régions du pays.
Selon la chercheuse de l'Institut tunisien pour la consommation, Doura Dhrif, le taux de pauvreté a atteint en Tunisie en 2015-2016 plus de 15 pc de la population, 1.694.000 Tunisiens vivant sous le seuil de la pauvreté et 320.000 sous le seuil de la pauvreté extrême.
Selon l'indice de pauvreté en Tunisie, est sous le seuil de la pauvre celui qui dépense 1.878 dinars (762 dollars) par an dans les grandes villes et 1.703 dinars dans les villes moyennes.
D'après des statistiques de l'Institut tunisien de la statistique qui seront publiées l'été prochain, la Tunisie comptera 900.000 familles pauvres, contre 250.000 présentement.
En réponse aux mouvements de protestation, une source gouvernementale avait annoncé, le 13 janvier dernier, que le gouvernement allait augmenter d'environ 70millions de dollars l'aide financière aux familles pauvres et à celles dont les revenus sont limités. Cette hausse touchera 250.000 familles pauvres, rappelle-t-on.
Les chiffres avancés sur la pauvreté en Tunisie ont suscité des doutes dans l'opinion publique qui estime que ces statistiques ont une ''charge politique claire''.
Selon le ministère tunisien des Affaires sociales, les familles qui bénéficient de soins médicaux gratuits en 2017 sont estimées à 250.000, alors que celles qui bénéficient de soins subventionnés ont atteint 578.000 familles.
Les statistiques de 2014 placent les gouvernorats de Kassirine, Kairouan, Jandouba, Kef, Siliana, Sidi Bouzid et Gafsa dans une situation préoccupante en termes d'analphabétisme, de pauvreté, de marginalisation et de frustration, ce qui explique les vives protestations enregistrées dans ces régions.
Les Nations unies considèrent qu'une personne est pauvre, si elle ne dispose pas de revenu égal à un dollar par jour, alors que la Banque mondiale considère que les pays pauvres sont ceux dont le revenu par personne est de moins de 600 dollars par an.
FIN/INFOSPLUSGABON/JKI/GABON 2018
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