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Tunisie : Des centaines de manifestants protestent contre la visite du prince héritier d'Arabie Saoudite

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Tunis, Tunisie, 27  novembre (Infosplusgabon) - A quelques heures de l’arrivée du prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salmane pour une brève visite en Tunisie, plus de 200 personnes représentants des organisations de la société civile, ont manifesté, mardi à la mi-journée sur l’avenue Bourguiba, principale artère de la capitale tunisienne, pour exprimer leur opposition à cette visite.

 

“La Tunisie n’est pas à vendre”, “liberté pour les femmes saoudiennes”, scandaient les manifestants qui ont brûlé un drapeau saoudien. Ils tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : “non à la répression de la liberté d’expression”, “la place de MBS est au banc des accusés”, en allusion à son implication présumée dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi assassiné, le 2 octobre dernier au consulat saoudien à Istanbul.

 

“Nous sommes ici pour dire non, mille fois non à la visite du criminel Ben Salmane”, a déclaré Saïd Arous.

 

Selon cet activiste de la société civile et membre du “parti des patriotes démocrates”, “ce sanguinaire qui est au centre d’un scandale mondial, est venu pour redorer son image et faire passer “la transaction du siècle” que lui a confiée (Benjamin) Netanyahu (le Premier ministre israélien) pour faire accepter Jérusalem comme capitale éternelle de l’entité sioniste (Israël)”.

 

Un autre activiste a pointé du doigt le prince héritier l’accusant d’être derrière l’assassinat du journaliste dissident. “Je trouve inadmissible qu’un citoyen se rendant dans le consulat de son pays en Turquie soit tué et démembré. C’est inimaginable”, s’est écrié Kamel Ouerghemmi.

 

C'est la deuxième manifestation qui se déroule en moins de 24 heures sur cette artère symbolique de la révolution tunisienne.

 

La veille, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) avait déposé une plainte contre le prince Ben Salmane qu'il accuse de "crimes contre l'humanité" en référence à la guerre menée par une coalition conduite par l'Arabie Saoudite au Yémen qui a causé un grand nombre de morts et une famine parmi les enfants yéménites, selon des ONG.

 

La façade du SNJT a été recouverte d'une banderole géante sur laquelle figure le prince Ben Salmane tenant une tronçonneuse à la main. Des médias turcs avaient rapporté que le corps du journaliste assassiné avait été découpé par ses tueurs à l'aide d'un tel instrument.

 

Devant ce tollé, la visite du dirigeant saoudien a été entourée d’un black-out médiatique. “Il n’y aura pas de déclaration, ni de conférence de presse”, a indiqué l’attachée de presse de la présidence tunisienne, Aïda Klibi.

 

L’héritier du trône saoudien doit arriver en milieu d’après-midi à Tunis et se rendra directement au palais présidentiel de Carthage, dans la banlieue nord de Tunis, où il sera accueilli par le président tunisien, Béji Caïd Essebsi avec lequel il aura ensuite un entretien. Un communiqué officiel est prévu au sujet de la teneur des discussions.

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/AZE/GABON2018

 

 

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