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Gabon : Total Gabon complice de financements de travaux fictifs

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LIBREVILLE, 19 octobre (Infosplusgabon) - Total Gabon, filiale du Groupe pétrolier Français TOTAL participe souvent, sans réelle transparence et outrepassant le code de l'éthique propre aux grandes entreprises, au financement des actions d'éducation, de santé, de culture et des activités sociales, par le biais de la Provision pour Investissement Diversifiée (PID) et d'un Fonds de   Développement des Communautés Locales (FDCL). Ce dernier est destiné à améliorer les conditions de vie des populations vivant à proximité de ses sites pétroliers et au développement des localités proches, rappelle-t-on, pour faire naître au sein de ces populations, des comportements à la fois humainement respectables et économiquement efficaces. Parmi plusieurs irrégularités, le cas du financement de travaux fictifs de réhabilitation des voiries dans la Nyanga, a retenu notre attention.



Des forts soupçons d'incompatibilité et de violation des procédures

Le contournement des procédures tant vantées (charte, code de bonne conduite, code d'éthique, etc.) pourtant bien établies et que rompent les dirigeants des sociétés établies comme  Total Gabon, nuit toujours au  développement d'un  pays et  donc brise les objectifs visés pour une meilleure qualité de  vie au  bénéfice de  tous. Et ce, au profit d'une minorité de personnes, sans scrupule,  hantée par le  désir de s'enrichir rapidement et illicitement.

Rappelons que ce fonds cadré, existe conformément à une Convention d’établissement  et aux  Contrats d'Exploitation et de  Partage  de  Production (CEPP) signés entre  la  République gabonaise représentée par le Ministre du Pétrole et des Hydrocarbures, et  Total  Gabon, dans  le cadre des  actions de développement durable.

Dans  une  lettre   n° 00635 datée  du 9  août  2016,  en  réponse à  celle adressée au Ministre  du  Pétrole  et des  Hydrocarbures de  l'époque,  Etienne  Dieudonné NGOUBOU, ayant  pour  objet le  règlement de  la  facture  par les  Fonds de  développement des  Communautés  locales,  et  signée de  l'ancien  ministre du  Pétrole, Etienne  Dieudonné Ngoubou,  et adressée  au Directeur  général de  Total  Gabon,  il est  stipulé  que " pour certaines  raisons  internes à  votre  fonctionnement",  la  procédure de  la  mise   à  disponibilité des  fonds dans  un  compte domicilié à  la  Caisse des  dépôts et  Consignation   ne  serait  pas très   appropriée". (!!??)

Et  le  ministre de  poursuivre :  "Aussi,  pour  permettre, néanmoins,  la  réalisation de  certains projets structurants, qui  s'inscrivent dans  le  cadre de  amélioration des  conditions de  vie des  populations et, donc éligibles au  financement des fonds de  Développement des  Communautés  locales,  je  vous demande de  procéder au  règlement de  la  facture ci-jointe,  relative  à la réhabilitation des  voiries de  la  commune de  Moabi,  dans  la  province de  la  Nyanga".
La  facture des  travaux à  réaliser,  certifiée  par le Ministère du Pétrole et des  Hydrocarbures  s'élevait à  près de  3 milliards de  francs  CFA ( précisément  2  865 375 120 francs  CFA).

 


Les  communautés locales  privées de ce  qu'ils  ont droit

Tout commence en effet, le 14 juillet 2016, lorsque par lettre n° 00547 MPH/CM, le ministre Etienne NGOUBOU demande au Directeur  Général  de  Total Gabon de  lui  faire le point sur  la liste des permis  concernés par  les  Fonds de  développement des  Communautés  locales  (FDCL) et  leur  solde. Une semaine plus tard, Total Gabon transmet au ministre, par  courrier  référencé DGA/DD N° 2016-0042,  le  tableau de  synthèse des  FDCL.

Le 2 août 2016, également par courrier n° 00622  MPH/CM,  le  ministre  Etienne  NGOUBOU demande au  Directeur  Général de  Total Gabon la  mise à  disposition du solde des  Fonds de  développement des  Communauté  Locales dans  un  compte à  la Caisse de  Dépôts et Consignations (CDC).

Total Gabon jugeant la procédure pas très appropriée, reste  sans  suite et  ne  répond  pas au  courrier du ministre. Impatient,  ce  dernier réagit  le  9  août  2016 par courrier n° 00635 MPH/CM et  transmet au  Directeur  général de  Total Gabon la facture N° FC226 de  la  Société d'Entretien des Routes du Gabon (SERG) ainsi qu'une  copie du  contrat référencé N° 00633/04/Août/2016, signé  par entente directe (de gré à gré pourtant proscrit), entre le Ministère du Pétrole et des  Hydrocarbures  et ladite société pour  la  réalisation des  travaux de  réhabilitation des  voiries de  la  commune de  Moabi,  dans  la  Nyanga pour  un montant de  2  865 375 120 francs  CFA,  pour  paiement sur  Fonds de  développement des  Communautés Locales dans  un  compte à  la  Caisse de  Dépôts  et Consignations.
Le 12 août 2016,  Total Gabon en accusant  réception du  courrier du  ministre,  lui  fait  observer la violation des  procédures régissant  le FDCL,  mais accepte tout de  même de  payer à la  SERG sur le compte bancaire N°4002101000 00099100159/67  ouvert chez  ORABANK. La   Société  d’Entretien des  Routes du Gabon (SERG) n'était  pas  jusque-là  enregistrée chez  Total  Gabon en qualité de  fournisseur.

Une ‘’mafia’’ savamment organisée

Ainsi donc,  Total  Gabon  a payé des  "travaux  fictifs" hors du  périmètre de ses  contrats en  connaissance de  cause.

A  ce  jour, après  vérification,  ces  travaux n'ont  pas connu un  début  d'exécution à  Moabi. Par  Contre,  le  coût desdits  travaux figure bel et  bien dans les  différents rapports produits par Total  Gabon en 2016 pour  vanter ses  mérites d'entreprise  citoyenne, alors que  toutes ses actions de  citoyenneté sont  financées par les  fonds contractuels et  rien sur  fonds  propres à Total  Gabon.
Au  regard de  ce qui  précède,  Total Gabon a  bel et  bien  méprisé les  texte du Groupe  Total et ses  propres  règles  internes,  notamment  :
- La  politique  sociétale du  Groupe Total
- La directive sociétale  du  Groupe  Total
- La  politique de  Prévention de  la  Corruption et Programme de  Conformité
- La  politique Ethique de  Total  Gabon
- Le  Code de Conduite du Groupe Total
- La  Charte Ethique du Groupe Total
- La  Charte  Intégrité du Groupe  Total.


Ainsi donc, avec la complicité de Total Gabon, Etienne NGOUBOU déjà responsable d’ harcèlement professionnel et brimade des cadres gabonais au sein des sociétés pétrolières, et étrangement mis en liberté provisoire le 5 août, après avoir été incarcéré pour malversation financière, est le principal bénéficiaire de ce financement fictif. Il a de facto permis de comprendre que la démarche de bonne gouvernance du géant pétrolier appliquée en Afrique, n’est que la « poudre aux yeux », voire de la mystification pour avoir bonne conscience.



FIN/INFOSPLUSGABON/GBV/GABON 2018

 

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