Togo : ouverture du dialogue entre pouvoir et opposition en présence du facilitateur Nana Akufo-Addo du Ghana

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Lomé, Togo, 19  février (Infosplusgabon) - Le dialogue entre pouvoir et opposition sur la crise des réformes institutionnelles et constitutionnelles, a ouvert ses travaux, ce lundi à Lomé, par le facilitateur ghanéen, le président Nana Dankwa Akufo-Addo, en présence du Premier ministre togolais, Komi Sélom Klassou, a-t-on  constaté sur place.

 

«Je n’ai pas de solutions magiques toutes prescrites à imposer pour la résolution de la crise que traverse le Togo, ces derniers mois. Mon rôle est très simple : assister le dialogue entre les divers acteurs politiques de ce pays pour la paix, la stabilité et la consolidation de la démocratie qui sont les revendications du peuple togolais», a déclaré le président ghanéen, Nana Dankwa Akufo-Addo, facilitateur de la crise togolaise à l’ouverture des travaux du dialogue.

 

Le président ghanéen qui met en avant les liens historiques, géographiques, familiaux et ethniques entre le Togo et le Ghana, se dit «honoré» par le choix porté sur sa personne pour aider les Togolais à trouver une solution à la crise qui secoue le pays depuis six mois.

 

Aussi, a-t-il souligné, «c’est très important que ce soit ce dialogue qui détermine l’avenir de ce pays et que ce ne soit pas des forces extérieures qui le fassent, et que la solution issue de ce dialogue soit réellement ce que recherchent les Togolais».

 

Plusieurs membres du gouvernement, des partis politiques, ainsi que ceux du corps diplomatique, dont ceux de l’Allemagne, des Etats Unis et de la France, ont assisté à l’ouverture des travaux du dialogue.

 

Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition, est formel : « c’est un dialogue de la dernière chance qui doit tracer définitivement pour notre pays, les chemins de la paix, de la stabilité politique, du développement durable, de la rédemption», appelant le pouvoir à respecter le désir des Togolais.

 

Du côté du parti au pouvoir, représenté par Charles Kondi Agba, Président du Comité des sages de l’Union pour la République (UNIR, au pouvoir), on affiche une volonté d’ouverture en vue d’une solution à la crise.

 

L’ex-numéro 2 du régime, Pascal Akoussoulèlou Bodjona, tombé en disgrâce depuis 2012 et emprisonné pour une affaire dite «d’escroquerie internationale», a créé la surprise en s’invitant à l’ouverture. Selon lui, «que chacun puisse s’élever et travaille pour l’intérêt de la nation».

 

Ce dialogue, longtemps annoncé, se déroule dans une sérénité, ce premier jour, les acteurs politiques, lors des réunions du comité préparatoire, ayant marqué leurs accords pour des débats responsables sur un ordre du jour bien fignolé sous la direction des émissaires du Ghana.

 

Depuis le 19 août 2017 jusqu’à mi-janvier, l’opposition qui réclame des réformes institutionnelles et constitutionnelles, manifeste, chaque semaine, pour le retour à la Constitution de 1992, le vote des Togolais de la diaspora, la revue du cadre électoral ou le départ de Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005.

 

Le bilan officiel fait état d’une vingtaine de morts, plusieurs blessés et des exilés, contre 100 morts pour des organisations des droits de l’Homme qui ont rendu publics, il y a dix jours, des rapports accablants contre le pouvoir, à quelques jours de l'ouverture du dialogue.

 

 

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