Les progrès sont lents en matière d’emploi décents en Afrique

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Marrakech, Maroc, 17 avril (Infosplusgabon) - L’Afrique n’a pas enregistré au cours de ces dernières années de grandes avancées en matière de création d’emplois décents, selon des documents soumis à l’analyse des participants au cinquième Forum régional africain sur le développement durable (FRADD) qui démarre ce mercredi à Marrakech, au Maroc.

 

"Bien que l’Afrique ait progressé dans la mise en œuvre de l’objectif de développement durable 8, les progrès ont été lents. La croissance économique reste limitée sur le continent et ne suffit pas à absorber la main-d’œuvre en expansion", indique ce document dont Infosplusgabon a obtenu copie.

 

Pour la plupart des pays africains, les économies restent fortement tributaires des produits de base et du secteur des industries extractives, avec une capacité de création d’emplois de la croissance économique africaine relativement faible, comparativement aux autres régions, indique le document, qui souligne que les taux élevés d’accroissement démographique ont ralenti la croissance des revenus par habitant.

 

En dépit de la faiblesse des taux de chômage, qui s’établissaient en moyenne à 6,8 pc en 2018, le sous-emploi et l’emploi informel sont courants et la plupart des Africains occupent des emplois précaires et vulnérables.

 

Les opportunités d’emploi en Afrique proviennent souvent de l’économie informelle, généralement caractérisée par une faible productivité et des déficits de travail décent.

 

Selon les estimations, l’Afrique aurait "le taux d’emploi informel le plus élevé au monde (85,8 pc de l’emploi total) et le taux d’emploi vulnérable le plus élevé (66 pc en moyenne). L’informel en Afrique se concentre davantage dans l’économie rurale, qui repose largement sur l’agriculture".

 

Il est recommandé la modernisation de l’économie rurale par des investissements soutenus, tant dans le capital physique que dans le capital social, pour améliorer la productivité et renforcer les liens intersectoriels entre agriculture et activités non agricoles, en vue de la transformation structurelle et de la diversification économique en Afrique.

 

Les investissements à forte intensité d’emploi dans les infrastructures ont le potentiel de créer des emplois, de réduire la pauvreté et de stimuler le développement économique local, souligne-t-on.

 

Pour les rédacteurs du document, la création d’emplois nécessite une approche de la politique de l’emploi proactive, globale, soucieuse des questions de genre, qui intègre des mesures coordonnées agissant sur la demande et l’offre.

 

Il convient donc d’intégrer également la création d’emplois dans toutes les politiques macroéconomiques et de développement, en veillant à ce que ces politiques établissent clairement des cibles et des indices de référence en matière d’emploi.

 

Les incitations à l’investissement étranger et intérieur doivent être liées au contenu local et à l’emploi local.

 

L’adoption et la mise en œuvre intégrale de politiques nationales de l’emploi fondées sur un dialogue social et des consultations efficaces et larges sont, souligne-t-on, essentielles à la réalisation de l’objectif de développement durable 8.

 

En Afrique, fait-on remarquer, le secteur privé a un rôle crucial à jouer pour ce qui est de créer des emplois et de combler l’énorme déficit de financement.

 

Il importe donc de mettre en œuvre davantage de réformes dans les entreprises pour promouvoir et libérer plus d’investissements du secteur privé, condition essentielle à la génération de recettes supplémentaires et à la création d’emplois.

 

Le cinquième Forum régional africain sur le développement durable (FRADD) démarre ce mercredi sous le thème "Autonomiser les populations et garantir l’inclusion et l’égalité".

 

Initiative de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), en collaboration avec les organisations régionales et le système des Nations unies, il vise à faire progresser la mise en œuvre des objectifs de développement durable du Programme 2030 et des objectifs fixés dans l’Agenda 2063 de l’Afrique.

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/MPO/GABON2019

 

 

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